Processus de création d’une figurine en feutrine
J’aimerais vous partager mon processus de création et les étapes de fabrication de mes animaux en feutrine de laine Atelier Petites Formes.
Je suis Manon, je conçois et fabrique des jouets simples et naturels porteurs de valeurs écologiques pour vos enfants.
Le choix de l’animal
Selon les saisons, au gré de ma fantaisie ou de l’envie soufflée par mon petit garçon ou par mes clientes, je choisis un animal à réaliser en feutrine de laine. Je regarde des photos, j’étudie les traits typiques de son anatomie, de son attitude afin de m’approcher de ce qui le caractérise le mieux. Ces recherches permettent de dessiner les premiers traits de sa silhouette, une silhouette minimaliste avec juste ce qu’il faut de courbes et de détails pour retrouver l’animal.
Et puis je continue de me documenter sur l’animal. Souvent les animaux que je fabrique ne sont plus que quelques individus à vivre dans leur espace naturel, les faire exister entre mes mains me connecte à eux. Je me souviens lorsque j’ai souhaité développer la girafe Atelier Petites Formes, il se produisait dans le même temps une terrible sécheresse au Kenya qui emportait de nombreuses girafes avec elle.(1) C’était difficile pour moi de me confronter à cette réalité. Les animaux phares de l’imaginaire enfantin sont soit chassés, soit exploités, soit en voie de disparition. Cela m’effraie. Et vous?
Le choix de la laine
Vous vous demandez peut-être pourquoi j’utilise la laine pour fabriquer mes jouets puisque je déplore l’exploitation animale. D’abord la laine est une matière aux qualités merveilleuses et je suis très reconnaissante des brebis et des moutons qui ont permis à cette laine magnifique d’être entre mes mains.
Aussi je suis contre les matières synthétiques ou mélangées. Elles sont polluantes à la fabrication et polluantes au recyclage (si elles sont amenées jusqu’à cette étape), si elles sont jetées dans le tout-venant elles finissent comme le reste, enfouies ou brûlées. C’est nocif pour l’environnement et nocif pour nos bébés et nos enfants.
Un bébé manipule un jouet, un objet dans tous les sens, il étudie la forme dans sa déformation, il étudie la matière dans sa solidité, sa résistance. Si nous lui proposons des matières saines et de qualité, son expérience sera sans risque et il pourra mener ses études sereinement. Si nous lui proposons des matières plastiques issus de la pétrochimie, du pétrole oui, alors les fibres qui se dégradent lors des manipulations avec les mains ou dans la bouche laissent se disperser leurs particules plastiques. Aujourd’hui on sait. On sait les dangers, les dégâts que ce soit concernant la santé humaine ou la santé de la planète.(2)
Aussi j’ai choisi des laines locales pour le rembourrage, elles proviennent d’Ariège, de Bretagne, ou de Corse.
La feutrine de laine vient d’Amérique du Sud et d’Europe du Sud des pays dans lesquels le mulesing (3) est interdit par la loi. La laine est teinte et feutrée en Hollande.
Du dessin au patron
Après cette étape d’information, de connexion à l’animal à façonner, j’affine mon dessin, j’adapte les dimensions aux animaux déjà réalisés et je projette dans ma tête le nombre de pièces que demandera le patron.
À l’aide du nuancier de feutrine de mon fournisseur, je sélectionnes les couleurs les plus proches de l’animal. Souvent les feutrines de laines naturelles, non teintées, c’est à dire les couleurs pures des toisons des moutons (des teintes du blanc cassé au noir chiné en passant par des beiges, grèges et bruns) sont les plus adaptées pour donner le réalisme dont les enfants ont besoin pour la construction de l’image du monde.
Les feutrines teintées ont des couleurs de grandes qualités. Elles sont certifiées Oeko-Tex 100 ce qui confère aux jouets Atelier Petites Formes une qualité de plus à leurs caractéristiques sécuritaires et écologiques.(4)
Je dessine et je coupe chaque pièce du patron sur un papier cartonné. Ensuite je les pose sur mon feutre stratégiquement pour faire le moins de perte de matière possible.
Le goût du détail
J’assemble les pièces ensemble à la main avec du fil de coton de couleur proche ou contrastant avec la couleur de la feutrine de laine. Le fil du coton est certifié Oeko-Tex 100.
Le point que j’utilise pour coudre est essentiellement le point de feston. Il permet une jolie finition et il est solide. Je brode les yeux et parfois le museau.
Je rembourre au fur et à mesure des coutures, les pattes, la tête, le cou avec de la laine en flocon ou de la laine cardée que je choisis française (Corse. Bretagne ou Ariège).
Enfin, je termine la couture sur le dos de l’animal. J’ajoute la queue ou autres poils si il y en a, les animaux réalisés jusqu’alors ont des crinières et queues en fil de coton certifié Oeko Tex 100, mais il se peut que des fils de laine soient utilisés à l’avenir. Les détails caractéristiques comme des tâches ou des rayures, sont ajoutés par petites mèches de laine cardée que je feutre à l’aiguille sur le corps de l’animal en feutrine.
Merci d’avoir lu cet article jusqu’à la fin. J’espère que vous avez pu obtenir toutes les informations qui étaient peut-être jusqu’alors mystérieuses.
N’hésitez pas à m’écrire si vous souhaitez que j’aborde d’autres questions sur mon travail ou plus globalement sur ma démarche.
Articles de presse
(1) https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/environnement-africain/video-rechauffement-climatique-on-n-avait-jamais-vu-de-girafes-mourir-a-cause-de-la-secheresse-l-image-qui-a-choque-le-monde_5114950.html
(2) https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/17/des-polluants-du-quotidien-deleteres-pour-la-construction-du-cerveau-des-jeunes-enfants_6114151_3244.html
(3) https://www.thegoodgoods.fr/mode/le-probleme-du-mulesing-dans-la-laine/
(4) https://www.thegoodgoods.fr/mode/instagram-video-igtv-label-oeko-tex-standard-100/